Un malade qui a chaud aux oreilles : quel est votre diagnostic ?

M. C., 85 ans est hospitalisé pour un tableau d’érythème douloureux bilatéral des oreilles. Ses antécédents sont un infarctus du myocarde stenté, une hypertension artérielle, des troubles cognitifs légers d’origine vasculaire avec un dernier MMS à 22/30 (novembre 2017), ainsi qu’une hypoacousie. Son traitement comporte uniquement de l’acide acétylsalicylique. Il avait été hospitalisé une première fois en novembre 2017 pour le bilan d’un syndrome inflammatoire chronique biologique isolé avec une CRP dosée à plusieurs reprises aux alentours de 40 mg/l sur l’année 2017. L’ensemble des examens d’imagerie (scanner cérébral et thoraco-abdominopelvien, échocardiographie) et des examens biologiques (hémocultures, ECBU, sérologie fièvre Q, VIH, hépatites) était normal. Un TEP scanner, lui aussi normal notamment au niveau des axes vasculaires, avait par ailleurs été réalisé en externe.
Depuis le début du mois de janvier 2018, M. C. présente des poussées inflammatoires successives des oreilles qui s’améliorent transitoirement sous antibiotiques (amoxicilline, acide clavulanique, ou pristinamycine) et corticothérapie, mais qui récidivent à l’arrêt. Il est finalement hospitalisé face à une nouvelle poussée. À l’examen clinique, les oreilles sont inflammatoires (Fig. 1). L’otoscopie est impossible devant la douleur et la tuméfaction. Le patient est apyrétique et le reste de l’examen est sans particularité.