Vaccination antigrippale : obligation ou… challenge

En France, la grippe est responsable de 9 000 décès par an en moyenne. Les personnes âgées de 65 ans et plus sont les premières concernées. Le Haut Conseil de la santé publique estime qu’un taux de couverture vaccinale effectif de 50 % permet d’éviter environ 2 000 décès par an. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande quant à elle un taux de couverture vaccinale de 75 % afin d’éviter 3 000 décès annuels imputables à la grippe.
À l’heure où la ministre de la Santé Agnès Buzin, et plus récemment le Conseil d’État s’interrogent sur l’obligation vaccinale antigrippale [1], à l’heure où l’employeur doit à ses salariés une totale considération de sa santé et de son bien-être, une protection de la personne au travail, mais aussi dans sa vie de tous les jours [2], le groupe privé d’Ehpad Les Opalines a lancé un « Challenge vaccinal » auprès de l’ensemble des salariés de ses établissements.

L’organisation de la planification et de la régulation des Objectifs Soins au sein de ce groupe est définie par les référents du soin. Celui-ci en assure ensuite la diffusion et le suivi via une directrice régionale, un médecin gériatre coordonnateur, dit référent national du groupe, et 7 cadres infirmières coordonnatrices référentes régionales responsables de l’organisation des axes de réflexion et de travail dans les 7 régions définies répartissant les 46 Ehpad sur le territoire français métropolitain.

Chaque hiver, sont mis en place dans les Ehpad les Plans prévention des risques infectieux. Dans ce cadre, en s’appuyant sur les directives ministérielles et des ARS, le « Plan Grippe » est activé. En septembre 2017, le ministère des Solidarités et de la Santé a publié une recommandation sur la vaccination des professionnels : « La vaccination contre la grippe saisonnière est recommandée pour tout professionnel de santé et tout professionnel en contact régulier et prolongé avec des personnes à risque de grippe sévère ». Selon les termes du Haut Conseil de la santé publique, « il est éthiquement discutable de ne pas mettre en oeuvre tous les moyens susceptibles de les (infections grippales nosocomiales) éviter » [3, 4].
Ce « Plan grippe » suppose un travail en amont auprès des résidents, des familles et proches des résidents, mais aussi de l’ensemble du personnel de l’Ehpad ainsi que des intervenants extérieurs. Les médecins généralistes, pharmaciens et autres professionnels médicaux, paramédicaux et socio-professionnels font partie de l’environnement quotidien de nos établissements recevant des personnes âgées dépendantes, mais aussi fragilisées par le grand âge et/ou présentant des polypathologies chroniques ou aiguës plus ou moins sévères.
Dans le cadre de la campagne de vaccination de la CPAM (cette année, du 6 octobre 2017 au 31 janvier 2018), nos résidents reçoivent leurs prises en charge vaccinales au titre de l’âge et/ou des pathologies ALD déclarées. Le personnel infirmier collecte ces imprimés permettant au pharmacien de délivrer les doses vaccinales nécessaires. Les médecins traitants et le médecin coordonnateur supervisent les indications et contre-indications vaccinales antigrippales, en rappellent l’intérêt primordial dans la prévention d’une épidémie de grippe au sein d’une collectivité sensible et fragile comme la nôtre (associée chez nous à la prévention des infections pneumococciques). L’avis du résident ou de sa personne de confiance est également pris en compte et consigné, notamment en cas de refus vaccinal. Avec l’aide de l’infirmière coordinatrice, le médecin coordonnateur met en place :