Actualités dans le zona : un vaccin pour les patients âgés !

Contexte

Le zona est une maladie fréquente chez la personne âgée de plus de 50 ans.
La réactivation du virus varicelle zona (VZV) donne essentiellement une éruption cutanée douloureuse métamérique, mais aussi possiblement des complications par surinfection bactérienne, comme des méningites et méningo-encéphalites et surtout une douleur neuropathique post-zostérienne (DPZ). L’atteinte ophtalmologique et l’atteinte faciale sont souvent préoccupantes. Les douleurs liées à la DPZ sont difficiles à traiter chez les sujets âgés, les médicaments antalgiques utilisés étant mal tolérés. Il est estimé que 90 % des personnes auront été infectées par le VZV avant l’âge de 15 ans, ce qui les rend vulnérables au zona plus tard dans la vie.

Vaccination

Dans ce contexte, un vaccin a donc beaucoup d’intérêt. Nous avions à disposition le vaccin Zostavax^® depuis plusieurs années, mais celui-ci n’est dorénavant plus commercialisé. Il avait des avantages et des inconvénients. En effet, s’agissant d’un vaccin vivant, il ne nécessitait qu’une seule dose et ne contenait donc pas d’adjuvant. En revanche, il n’était pas efficace chez les personnes de plus de 75 ans et son efficacité sur les épisodes de zona cutané et les DPZ à 3 mois étaient d’environ 50 %. Il a été sous-utilisé en France (un petit pourcentage des personnes éligibles a été vacciné) alors que dans certains pays anglo-saxons, jusqu’à 70 % de la population éligible était vaccinée.
L’avènement d’un nouveau vaccin avec adjuvant, le Shingrix^®, devrait, nous l’espérons, modifier l’adhésion vaccinale. En effet, ce vaccin peut être administré aux immunodéprimés et son efficacité, très élevée, n’est pas limitée avec l’avancée en âge.

Épidémiologie et facteurs de risque [1, 2]

En Europe, l’incidence annuelle du zona est estimée entre 2,0 et 4,6 cas pour 1 000 personnes-­année, ce qui signifie qu’environ une personne sur quatre aura un épisode de zona au cours de sa vie.
L’incidence du zona augmente avec l’âge, ce qui peut s’expliquer par une diminution de l’immunité à médiation cellulaire. De même, les personnes immunodéprimées, quel que soit leur âge et que ce soit en raison d’une maladie ou d’un traitement immunosuppresseur, présentent un risque plus élevé de développer un zona. L’apparition de complications liées au zona augmente avec l’âge et elles sont plus élevées chez les populations immunodéprimées que chez les personnes immunocompétentes. La complication la plus fréquente, qui survient chez 30 % des patients, est la DPZ, généralement définie comme une douleur nouvelle ou persistante au-delà de 90 jours après l’éruption cutanée initiale.
Les complications à long terme comprennent les séquelles neurologiques et les lésions du nerf optique chez les patients atteints de zona ophtalmique, ce dernier affectant 10 à 25 % des patients atteints de zona. Les conséquences moins fréquentes, mais néanmoins importantes du zona sont les accidents vasculaires cérébraux (AVC), les événements cardiovasculaires, la surinfection bactérienne, la parésie auditive ou faciale et le zona disséminé avec atteinte viscérale. Ce dernier affecte de manière disproportionnée les personnes immunodéprimées et peut entraîner des complications potentiellement mortelles (par exemple : pneumonie, encéphalite) avec des taux de mortalité allant jusqu’à 10 %.