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Fin de vie, conscience et souffrance

Résumé

La souffrance éventuellement rencontrée en fin de vie se double d’un stress préalable qui consiste à l’imaginer. Cet article entend reprendre et actualiser la démarche du philosophe Épicure, lequel mitige, par les mots, les angoisses portant sur la souffrance et la mort. L’examen de l’arsenal antalgique et anesthésique actuel se conclut par la discrimination nette de deux pratiques : l’euthanasie d’une part, la Sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès (SPCD) d’autre part.

 

Introduction

La peur de souffrir et de perdre son autonomie est la cause la plus souvent invoquée pour justifier la demande d’euthanasie, comme le souligne une étude publiée dans la revue Médecine Palliative de mars 2023 [1]. Si la peur de vivre longtemps dans la dépendance des médecins et des aidants connaît un regain, lié à la hausse de l’écart perçu entre l’espérance de vie en bonne santé et l’espérance de vie tout court, celle de souffrir avant la mort est ancienne. Elle justifia jadis une tout autre pratique : la philosophie. L’âme qui pratique « droitement la philosophie », notait ainsi Socrate, « s’exerce pour de bon à être morte sans faire aucune difficulté » [2]. Montaigne, de son côté, en fait même le titre d’un chapitre de ses essais [3] : « Philosopher, c’est apprendre à mourir ». Il n’est pas certain qu’il en aille toujours de même, une fois dépassé le paradigme de la médecine antique. Ce qui, encore à l’époque de Montaigne, semblait évident l’est-il encore au regard des progrès médicaux et des soins intensifs ? La philosophie peut-elle encore aujourd’hui apaiser la peur de la mort et des souffrances qui l’accompagnent ?

La souffrance est fonction de la douleur et de l’angoisse : d’Épicure à Cicely Saunders, et retour

« Il est mort d’une rétention d’urine causée par la pierre, comme le dit Hermarque dans ses lettres, après une maladie qui a duré quatorze jours ; Hermippe raconte qu’alors il entra dans une baignoire de bronze tempérée d’eau chaude, demanda du vin pur et l’avala. Après avoir enjoint à ses amis de se remémorer ses doctrines, ainsi mourut-il » [4]. Un aperçu de la vie et de la mort ­d’Épicure permet de mieux comprendre le contexte de sa philosophie. Épicure, souvent associé à l’image du philosophe du jardin, des rires et des banquets, est moins connu pour les circonstances de sa mort. Il est décédé dans son bain, victime de douloureux calculs rénaux qui ont duré deux semaines.

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