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Insuffisance cardiaque à éjection préservée

Coup dans l’eau pour l’association sacubitril-valsatran

Problèmes majeurs chez les personnes âgées, les insuffisances cardiaques avec volume d’éjection préservé n’ont pourtant toujours pas de réelle thérapie. Une étude publiée l’année dernière a analysé la piste d’une association de molécules : le sacubitril et le valsartan.

 

Les insuffisances cardiaques avec volume d’éjection préservé se caractérisent par un volume du sang sortant du ventricule gauche considéré comme normal, c’est-à-dire une fraction d’éjection supérieure à 45 %. C’est en fait la fonction diastolique du cœur qui est affectée. Elles représentent environ la moitié des insuffisances cardiaques, mais il n’existe toujours pas de traitement reconnu, réduisant les comorbidités et la mortalité associées. À l’inverse, les insuffisances avec volume d’éjection réduit peuvent être prises en charge médicalement par l’association sacubitril-
valsartan avec une diminution prouvée de la fréquence d’hospitalisation. Le sacubitril est un hypertensif connu pour son action inhibitrice sur la néprilysine tandis que le valsartan fonctionne en bloquant les actions de l’angiotensine II.

Critères de l’étude

Nommée PARAGON-HF, l’étude en question avait pour objectif de tester l’association de ces médicaments dans le traitement des insuffisances cardiaques avec éjection préservée. Cette étude randomisée et en double aveugle a été menée auprès d’environ 5 000 patient(e)s américain(e) s âgé(e)s de plus de 50 ans, avec des symptômes d’insuffisance cardiaque, des suspicions d’une maladie cardiaque structurelle et une fraction d’éjection supérieure à 45 % au cours des 6 mois précédents. Deux groupes de patient(e)s ont ensuite été constitués et ont reçu soit l’association sacubitril-valsartan, soit du valsatran seul. Les critères principaux recherchés étaient une diminution de la fréquence d’hospitalisation et une baisse de la mortalité.

Résultats

Il a été observé 690 hospitalisations et 204 décès chez les 526 patient(e)s du bras sacubitril-valsartan contre 797 hospitalisations et 212 décès chez les 557 patient(e)s du bras valsartan seul, n’indiquant donc pas de différences significatives entre les deux groupes (intervalle de confiance : 0,75-1,01, p = 0,06). En analysant les sous-groupes de façon exploratoire, les auteur(e)s ont remarqué une efficacité relative du double traitement chez les femmes ou les patient(e)s présentant une fraction d’éjection plus faible.

Conclusion

L’étude n’a donc pas permis de prouver un bénéfice significatif de l’association sacubitril-valsartan dans les insuffisances cardiaques avec éjection préservée. Cependant, les résultats obtenus dans les sous-groupes, et l’efficacité prouvée de ce traitement dans les insuffisances avec éjection réduite incitent à mener une nouvelle étude pour analyser l’incidence de cette association sur les patient(e)s avec une insuffisance cardiaque, lorsque le volume d’éjection est en dessous de la normale mais pas nettement réduit.