Les carences vitaminiques du sujet âgé, attention au scorbut !

La littérature nous apprend que les carences vitaminiques sont décrites depuis l’Antiquité. 

Ces carences que l’on pensait disparues dans les pays dits développés sont, de nos jours, observées chez une partie de la population à risque : femmes enceintes, enfants, mais aussi sujets âgés. 

En effet, la carence en vitamine  C est loin d’être disparue chez le sujet âgé institutionnalisé ou isolé au domicile, avec des signes cliniques de scorbut le plus souvent atypiques.

En outre, la vitamine C a été le premier micronutriment dont la carence a été historiquement rendue responsable d’une maladie nutritionnelle, le scorbut [1].

Historique 

Le scorbut est une vieille maladie de marins associée à une carence en vitamine C, les explorateurs, les soldats et les navigateurs ne pouvant pas se nourrir normalement en mer. 

Au XIII^e siècle, à l’époque des croisades, le scorbut fit ainsi des ravages à bord au sein des équipages. Nombreux furent les capitaines qui perdirent des hommes en mer comme l’amiral Sir Richard Hawkins, en 1593, qui assista à la mort de près de 10 000 hommes [2] ; ou encore Vasco de Gama, en 1498, qui perdit 100 de ses hommes en doublant le Cap Horn. 

En effet, jusqu’à la fin du XVIII^e siècle, les rations alimentaires prévues pour les marins ne comprenaient pas de sources alimentaires fraîches ou macérées de vitamine  C, telles que les fruits et légumes. L’étude historique des provisions prévues mettent en évidence des rations principalement composées de viandes et poissons salés et/ou séchés ainsi que des aliments riches en glucides (biscuits, pain) et, bien sûr, du vin. Les voyages duraient alors plusieurs mois, et un scorbut pouvant être déclenché par 3 mois de carence en vitamine C, on comprend aisément les hécatombes sur les navires. Il faut attendre le début du XVIII^e siècle pour commencer à voir émerger un traitement empirique (mais ne faisant pas encore l’objet de consensus) à base de jus de citron [3].