Les pathologies précancéreuses et malignes des lèvres : Des entités qui doivent être connues en gériatrie

Introduction (1, 2)

Les lèvres sont constituées d’épiderme au niveau de la partie externe (épithélium pavimenteux pluristratifié kératinisé). À ce niveau une implantation de poils, de glandes sébacées ou sudoripares est objectivée. La partie interne est une muqueuse avec le même type d’épithélium, mais qui cette fois n’est pas kératinisé. Entre ces deux structures histologiques, nous retrouvons une zone intermédiaire qui est le vermillon dont la couleur est rouge plus ou moins vif (Fig. 1). 

La lèvre est une partie du corps souvent valorisée, car elle est l’un des éléments permettant d’assurer la séduction.

Cependant, du fait de sa position, elle peut être également le siège de nombreuses pathologies. Ainsi, il n’est pas rare d’observer des affections néoplasiques qui touchent les lèvres. Près de 10 % des pathologies cancéreuses et 1,2 % des tumeurs de la sphère ORL concernent cette zone.

Les hommes sont les plus concernés par ces entités, et l’âge médian lorsque le diagnostic est effectué est de 70 ans pour les hommes et 79 ans pour les femmes.

L’objectif de notre propos est de développer les aspects de ces pathologies néoplasiques, mais aussi l’intérêt de connaître les lésions précancéreuses qui peuvent être dans un second temps à l’origine de cette évolution tumorale. 

La chéilite actinique (3-5)

Préambule

Cette lésion est une affection précancéreuse pouvant secondairement devenir un carcinome épidermoïde. Cette lésion est d’ailleurs la plus fréquemment responsable de transformation maligne et prédomine fortement chez les patients de plus de 50 ans.