« Ehpad : le point de non-retour » : tels sont les termes employés par Le Bouler et Montchamp dans une contribution pour le Laboratoire d’idées santé autonomie (Lisa) en février 2022. Anne-Marie Montchamp, alors Présidente de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), fait ce constat à la suite de la crise Covid et du scandale Orpea. Tous deux ont révélé au grand public ce que les professionnels du grand âge disent depuis une dizaine d’années à propos des Ehpad : la nécessité de s’attaquer au vieillissement d’une manière plus globale et d’imaginer l’Ehpad du futur [1].
Transition démographique et évolutions sociétales
La transition démographique et les évolutions sociétales impliquent, dès aujourd’hui, une augmentation et une modification des besoins dans le cadre d’un changement profond de l’accompagnement du vieillissement. La notion de transition démographique est maintenant largement connue. Rappelons le fait essentiel : « en 2030, 21 millions de seniors de 60 ans ou plus vivront en France, soit 3 millions de plus qu’en 2019 » [2]. Cela représente près de 30 % de la population française et implique donc un changement sociétal d’ampleur. De plus, les sondages montrent que le maintien au domicile est préféré par 9 Français sur 10 pour des raisons financières, d’image et de souhait de cette génération post-1968 [3].
Objectifs
Au-delà de ce constat, c’est le problème de la dépendance qui est préoccupant, car « si les tendances démographiques se poursuivaient, la France compterait 4 millions de seniors en perte d’autonomie en 2050, soit 16,4 % des seniors ». Cela impose donc d’investir dans la prévention de la perte d’autonomie et son accompagnement au domicile, car « à pratiques inchangées, 108 000 seniors de plus seraient attendus en Ehpad entre 2019 et 2030, puis encore 211 000 entre 2030 et 2050, soit une augmentation de 50 % du nombre de places existant actuellement » [2]. Or, en 2019, on compte 7 519 Ehpad pour 600 000 personnes âgées accueillies. Il faudrait donc, d’ici à 2050, construire près de 4 000 Ehpad en France pour répondre à la hausse démographique. C’est pourquoi la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement du 28 décembre 2015 est organisée autour de trois piliers : l’anticipation du vieillissement, l’adaptation de la société et l’accompagnement de la perte d’autonomie. L’accompagnement au domicile et le soutien des proches aidants sont également des priorités.
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