Cris de douleur ou cris de démence ?
Les cris d’un patient âgé, a fortiori déficitaire, sont un défi quotidien pour les équipes soignantes gériatriques en raison des difficultés diagnostiques [1] : douleur ou démence ?
La douleur en gériatrie [2], pour les patients/résidents dyscommuniquants, nécessite de connaître les modalités de l’hétéro-évaluation. Malgré de nombreuses recommandations (parfois contradictoires sur l’usage des psychotropes [3]), la réalité montre un retard dans la prise en charge symptomatique des troubles psycho-comportementaux [4]. Trop de patients/résidents âgés sont sous-évalués et sous-traités, notamment pour leurs cris et leur agressivité, et on entend encore régulièrement des soignants et des médecins dire : « il crie, c’est normal, il est dément ! » ; ou encore, des idées reçues qui bloquent la réflexion et l’écoute du patient, quand ce ne sont pas des idées erronées et dangereuses : « il est apragmatique, donc il crie, et on ne peut rien faire ! », « les cris gênent le soignant, mais pas le malade qui ne s’en rend pas compte… donc pourquoi l’empêcher de crier ? », « on ne peut l’empêcher de crier, car ça va le sédater, l’aggraver, le rendre apathique », « on est en psychogériatrie, c’est normal qu’il crie !! »…
De nombreux soignants se résignent, hélas, à ce que les résidents/patients présentant des troubles du comportement les griffent, frappent, mordent… Or cette attitude n’est plus admissible sur le plan thérapeutique comme sur le plan éthique.
Pour comprendre le sens des cris chez les patients résidents en USLD et en Ehpad, des études complexes ont été menées. Malgré des méthodologies pour croiser les informations et tenter de décrypter les facteurs en cause, classiquement les cris semblaient marqués par le « non-sens », ou de cause incertaine en raison de l’intrication entre l’expression de la douleur et l’expression de la démence.
Un remarquable travail infirmier canadien [5] a précisé « que les cris de chaque personne âgée peuvent être considérés comme un langage unique que les aidants et les soignants sont en mesure d’apprendre et qui influence l’interprétation des sens des cris ». Par ailleurs, les familles et l’entourage des patients/résidents déments sont légitimes à ne pas accepter ces comportements qui génèrent de l’agitation, majorent les troubles anxieux, peuvent entraîner des gestes de violence à l’encontre des autres résidents, notamment dans les unités dites « Alzheimer ».
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