L’Ehpad : un lieu stratégique pour le bon usage des antibiotiques
La lutte contre l’antibiorésistance est un enjeu de santé publique majeur. En outre, l’Ehpad représente un lieu particulier avec ses problématiques propres où le poids de l’antibiorésistance est plus important qu’en ville. À titre d’exemple, en 2021, les taux de E. coli résistants aux céphalosporines de troisième génération (C3G) (principalement par production d’une bêtalactamase à spectre élargi, BLSE) et aux fluoroquinolones étaient respectivement de 9,2 et 19,5 % en Ehpad contre 3,2 et 12,7 % en ville [1], avec de fortes disparités territoriales.
Ce poids de l’antibiorésistance en Ehpad s’explique, en partie, par des prescriptions antibiotiques plus nombreuses chez les résidents de ces établissements. Les prescriptions de C3G et de fluoroquinolones, molécules particulièrement pourvoyeuses de résistance, sont jusqu’à quatre fois plus fréquentes chez les plus de 85 ans comparativement aux patients plus jeunes [1].
La notion fondamentale de colonisation urinaire
Les infections urinaires, réelles ou suspectées, représentent environ un tiers des prescriptions antibiotiques en Ehpad et il a été démontré qu’une proportion non négligeable de ces prescriptions était injustifiée ou inadaptée, en premier lieu en raison du traitement des colonisations urinaires [2-4].
La colonisation urinaire, ou bactériurie asymptomatique, est la présence d’une bactérie dans les urines, quelle qu’en soit la concentration, sans signes cliniques évocateurs d’une infection urinaire.
Loin d’être anecdotique, on estime que la proportion de résidents colonisés est de 15 à 40 % chez les hommes et de 25 à 50 % chez les femmes, en l’absence de sonde urinaire [5, 6]. Autrement dit, si on réalise une bandelette urinaire (BU) à tous les résidents asymptomatiques d’un Ehpad, jusqu’à une sur deux reviendra positive ! En cas de sonde urinaire, le taux de colonisation est même de 100 % après 1 mois [7]. La notion de colonisation urinaire doit donc être systématiquement présente à l’esprit lorsqu’on raisonne autour de la sphère urinaire en Ehpad.
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