Le sujet âgé :
quelle définition ?

En existe-t-il une définition unique ?

Au regard des bornes retenues dans les rapports de différentes agences ou organisations nationales ou mondiales, sur les 10 ­dernières années, il n’existe pas de définition partagée, fondée sur l’âge civil uniquement, de la personne “âgée” ou “entrant dans la vieillesse”. Ne parler que d’âge civil serait certainement réducteur, car ne seraient pas pris en compte les rôles des fragilités physique, psychique et/ou socio-économique, évoluant plus ou moins rapidement vers une perte d’autonomie, ainsi que d’éventuelles polypathologies. Il existe cependant quelques règles. Par exemple, et sauf exception, l’âge minimal d’admission en Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) est de 60 ans. Mais il n’existe pas, en France, d’homogénéité d’âge minimal de prise en charge des patients dans les services hospitaliers de gériatrie et par les équipes médicales mobiles dédiées. Ainsi, les différentes agences fixent des bornes d’âge très variables à leurs travaux et préconisations.
La HAS, par exemple, ne propose pas de définition reproductible :
– dans une note méthodologique, en 2015, l’âge de 75 ans est proposé [46],
– dans une fiche pédagogique de son référentiel de certification de 2020 [47], aucun âge de définition n’est par contre cité,
– dans son travail sur la dénutrition en 2021, c’est la borne de 70 ans qui est retenue [48].
Retenons dans un premier temps, avec l’OMS, que le vieillissement est un phénomène progressif, modulé par d’éventuelles pathologies intercurrentes [49]. De plus, le regard posé sur la vieillesse est évolutif avec les époques, les priorités et les acteurs impliqués : sociaux, médicaux ou autres. Par exemple, l’OMS a défini de façon originale la personne âgée comme étant une personne ayant dépassé l’espérance de vie attendue à sa naissance [50]. La Fondation de France, dans un travail de 2014 sur l’isolement et la solitude des personnes âgées en France, retient de son côté la borne de 75 ans [51]. De façon très différente, la loi de janvier 2016 relative à l’adaptation de la société au vieillissement cite dans plusieurs alinéas la borne de 60 ans [52]. Dans son bilan démographique de 2017 [53], l’institut national de la statistique et des études économiques cible quant à lui les personnes de plus de 65 ans. Enfin, dans son 4e programme national nutrition – santé [54], le ministère français des Solidarités et de la Santé incite à favoriser le dépistage précoce de la dénutrition chez les « seniors », en prenant pour borne l’âge de 70 ans pour son action 38, celle de 60 ans dans ses objectifs spécifiques cités en annexe 3.
Il n’existe donc pas de réelle définition du grand âge, qu’il s’agisse de l’âge civil, de l’âge physiologique, ou de l’organisation de l’offre de soins aux « seniors ».