Résilience et personnes âgées

Sous la direction de Louis Ploto et Boris Cyrulnik. Éditions Odile Jacob, 2014, 296 pages.

« Qui se plie sera redressé. Qui s’incline restera entier. Rien n’est plus souple que l’eau, mais pour vaincre le dur et le rigide, rien ne la surpasse. La rigidité conduit à la mort. La souplesse conduit à la vie. » Lao-Tseu, Tao Te King (300 avant J.-C.)

L’anthropologue Germaine Tillion, résistante et déportée, travaillait encore à la veille de sa mort. Revenue de l’horreur, elle avait décidé de rire jusqu’à la dernière minute, suscitant autour d’elle un groupe d’amitié, d’entraide et de gaieté qui a duré jusqu’à ce qu’elle ait 101 ans. Pour beaucoup, la vieillesse fait tout perdre – la mémoire, la fraîcheur, le cerveau… Mais curieusement, alors qu’on sait caractériser le vieillissement, il est, rappelons-le, très difficile de définir la vieillesse, si ce n’est que le « vieux », c’est nécessairement un autre que moi. Cela étant, ce n’est pas la vieillesse qui est le plus difficile à supporter pour les intéressés, mais la représentation qu’en ont les plus jeunes, véhiculée par leurs regards et leurs paroles entraînant de multiples formes de mises à l’écart, le vieux étant implicitement voué à finir en maison de retraite. Car, si devenir vieux constitue une forme de « merveilleux malheur », la vieillesse est rarement vue comme l’émergence (certes obligée) de nouvelles adaptations, voire du développement de nouvelles capacités, de compétences ou d’une créativité qu’il nous faut encourager et amplifier.