Soins palliatifs, sédation, euthanasie, suicide assisté  : comment s’y reconnaître  ?

Parler de la fin de vie à des biens portants peut sembler paradoxal, comme en parler à des médecins confrontés à la maladie tous les jours pourrait paraître inutile.

Mais soyons réalistes : certains médecins ont encore une appréhension à supporter l’angoisse de mort du patient, une réticence à expliquer à une famille que les derniers jours de son proche arrivent ou encore une connaissance imprécise de nos textes de loi, croyant par exemple, à tort, que la rédaction des directives anticipées est obligatoire.

En gériatrie bienheureusement, la compétence en soins palliatifs et l’intégration à la pratique d’une démarche éthique est plus claire.

Mais comment annoncer la fin de vie de sa mère à cette fille de 50 ans qui nous dit d’emblée à l’admission dans le service : « Maman est tout pour moi dans ma vie, sauvez-la ! » Ou bien comment accompagner ce fils de 45 ans qui nous dit « Papa ne peut pas mourir, c’est Papa », sachant pourtant parfaitement que son père de 85 ans est polymétastasé depuis des semaines. 

Oui, les exigences du soin palliatif sont complexes ; elles heurtent de plein fouet les attentes d’une société contemporaine avide de toute-puissance, qui ne supporte plus la finitude ; société pour qui cet “inéluctable” devenir est insupportable, occultant simplement que la seule manière de vivre est bien… de vieillir !

Un sondage réalisé auprès des professionnels de santé il y a quelques années indiquait que plus de la moitié des médecins se déclaraient favorables à l’euthanasie, la moitié d’entre eux cependant avouant méconnaître les lois régissant la fin de vie !  Autrement dit pour ces praticiens, la posture pro-euthanasique était totalement déconnectée de la réalité, dans la mesure où ils n’avaient ni la pratique clinique, ni la connaissance réglementaire du sujet.