Introduction

L’insuffisance cardiaque (IC) est une pathologie chronique à forte prévalence, touchant 1 à 2 % de la population française et près de 10 % des plus de 70 ans [1], ce qui en fait une préoccupation de santé publique. De plus, le taux de réhospitalisation atteint les 25 % à 3 mois, 45 % à 1 an, celui de décès 35 % à 1 an et 55 % à 3 ans [2]. Ces conséquences importantes liées à l’IC ont amené les autorités à faire de cette pathologie une priorité. Les services de cardiogériatrie spécialisés dans la prise en charge des pathologiques cardiaques de la personne âgée ont alors toute leur place devant l’évolution démographique. Cette double vision cardiologie/gériatrie est nécessaire pour prendre en charge ces patients, tant sur le plan médical qu’éthique. La mise en place d’un parcours de soin adapté à la personne âgée permet d’optimiser la prise en charge et de diminuer le risque de survenue des événements. En France, la télésurveillance dans l’IC représente une avancée majeure pour la prise en charge des maladies chroniques : elle peut significativement améliorer la qualité de vie des patients, tout en contribuant à la durabilité du système de santé. La télésurveillance est un système de surveillance à distance via des objets et un système connecté de paramètres médicaux ou non. Elle s’insère dans un protocole de suivi et dans le cadre d’une pathologie donnée, avec l’aide de moyens humains ou non. Elle permet de prévenir le risque de décompensation ou de réhospitalisation, et surtout de les anticiper. C’est une « prolongation » de l’hospitalisation au domicile. Elle permet de réassurer et de sécuriser le patient et son aidant. L’équipe de télésurveillance devient alors un interlocuteur privilégié en cas de problème, en créant une relation de confiance. La télésurveillance, entrée dans les recommandations de la prise en charge de l’IC en 2021, est devenue un pilier central de la gestion de cette pathologie.