Résumé
En éliminant l’excès de radicaux libres, l’ingestion d’antioxydants sous la forme de compléments alimentaires est sans doute bénéfique pour la santé, notamment en favorisant le renforcement cellulaire contre certaines maladies. En revanche, une ingestion chronique de ces compléments dans la perspective de vieillir longtemps et en bonne santé fait toujours débat, en raison du manque d’études prospectives et des risques d’effets indésirables ou secondaires. Une étude parue dans la prestigieuse revue Cell pourrait bien bouleverser le paradigme des antioxydants alimentaires comme élixir de jouvence. En utilisant la metformine, un antidiabétique connu pour améliorer le vieillissement dans des modèles animaux, une équipe chinoise a identifié, chez des singes traités pendant plus de 3 ans avec cette molécule, un mécanisme de rajeunissement cellulaire. Les cellules simiesques, en particulier celles du cerveau, rajeunissent grâce à la stimulation d’un mécanisme épigénétique renforçant la capacité naturelle de la cellule contre la toxicité des radicaux libres et certaines maladies. Cette découverte, qui doit encore être confirmée chez l’homme, ouvre une piste prometteuse de recherche, consistant à renforcer les défenses déjà en place dans notre organisme pour ralentir le vieillissement biologique, et ainsi vieillir en bonne santé.
Introduction
Aujourd’hui en France, comme dans la plupart des pays Européens et les États-Unis, les personnes de 60 ans et plus représentent quasiment un quart de la population et pourraient atteindre un tiers de celle-ci en 2050. L’augmentation de cette population vieillissante n’est pas sans incidence sur le plan sociétal et médical. Il est prédit une progression de la dépendance, avec son lot de maladies invalidantes et chroniques telles que les déficits (et cécités) auditifs et visuels, les fractures, l’arthrose, la bronchopneumopathie chronique obstructive, le diabète, la dépression et la démence. L’Insee prédit près de 4 millions de personnes dépendantes en 2050, soit une progression d’un facteur deux. Ainsi, les soins des patients pèseront lourdement sur le budget de la santé. Aux États-Unis, pour juguler la croissance de ces maladies liées au vieillissement et prolonger la durée de vie en bonne santé, le National Institutes of Health créa le National Institute on Aging. Cet institut du vieillissement mit en place un programme de recherche préclinique majeur visant à tester l’efficacité de régimes et compléments alimentaires, de médicaments et autres drogues, sur la longévité et les maladies du vieillissement sur des modèles de souris, sur trois sites géographiques (www.nia.nih.gov/research/dab/interventions-testing-program-itp). Près de 70 substances sont répertoriées depuis le démarrage du programme en 2003, avec des résultats déjà prometteurs sur l’allongement de durée de vie des souris, pour certaines d’entre elles [1, 2].
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