Résumé
Même si le processus de prescription d’une antibiothérapie en Ehpad est complexe, l’utilisation des antibiotiques peut être améliorée en essayant d’avoir des actions simples et ciblées (par exemple sur les infections urinaires) avec des outils facilement accessibles, mais nécessitant malgré tout un investissement de l’institution autour d’un référent local.
La consommation d’antibiotiques augmente avec l’âge et tout particulièrement en Ehpad où, parmi les patients âgés, se trouvent les personnes les plus vulnérables aux infections. Les principaux sites d’infections sont les infections urinaires, respiratoires et cutanées [1]. Selon les données, de 3 à 15 % des résidents sont sous antibiothérapie à un jour donné ; et de 50 à 80 % des résidents recevront au moins une cure d’antibiotiques dans l’année.
Pourquoi améliorer les prescriptions d’antibiotiques en Ehpad ?
Le lien entre consommation d’antibiotiques et résistance bactérienne est parfaitement connu des praticiens. Différentes cohortes en Ehpad l’illustrent bien, comme celle de l’étude de Micthell et al. qui a suivi 392 patients (âge moyen de 86 ans) entrant en institution pour démence sévère [2]. Il y a ainsi eu 359 cures d’antibiothérapie prescrites dans l’année suivant l’admission, et le taux de portage de bactéries multirésistantes en fin d’année était de plus de 40 %.
Si nous nous intéressons aux indications des antibiothérapies en Ehpad, il apparaît de grandes possibilités d’amélioration et d’épargne des antibiotiques. Ainsi, Mitchell et al. ont trouvé qu’en réalité seulement 158 patients (44 %) avaient des critères cliniques d’infections, avec une pertinence plus importante dans les cas d’infections cutanées (95 % avaient des critères) et respiratoires (33 %). En revanche, la pertinence était médiocre dans les cas d’infections urinaires (19 %) [2]. De telles données sont aussi retrouvées par Albrecht et al. qui, sur 3 884 patients décédés en institution, ont retrouvé 1 028 prescriptions d’antibiothérapie dans les 7 jours précédant leur décès, alors que seulement 129 d’entre elles concernaient des critères d’infections [3]. Le taux de prescriptions d’antibiotiques inappropriées en Ehpad est estimé, selon les études, entre 35 et 75 %.
La lecture de cet article est réservée aux abonnés.
Pour accéder à l'article complet
Découvrez nos offres d'abonnement
Abonnez-vous à la revue et accédez à tous les contenus du site !
- Tous les contenus de la revue en illimité
- Les numéros papier sur l'année
- Les newsletters mensuelles
- Les archives numériques en ligne
ou
Achetez cet article
ou
Inscrivez-vous gratuitement sur Repères en Gériatrie.fr et bénéficiez de l'accès à de nombreuses catégories du site !
- Accès aux articles des catégories : Etudiants, Le jour où, Cabinet de curiosité, Conseil associé, Doc+, Mémo conseil, Molécule, Revue de presse, Pharmacovigilance
- Les newsletters mensuelles