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Hospi’Senior, une chambre innovante au CHU d’Angers

Les équipes de gériatrie et les directions des cinq centres hospitalo-universitaires du Grand Ouest (HUGO) se sont associées aux étudiants de l’École du design de Nantes afin de créer des chambres adaptées aux seniors. Le projet est piloté par le professeur Cédric Annweiler, chef du pôle de gériatrie du CHU d’Angers. 

 

«Nous sommes partis du constat que les chambres d’hôpital ne répondent plus aux besoins des personnes âgées hospitalisées. Nous sommes face à une population plus âgée, fragile, polypathologique avec un grand nombre de maladies chroniques à l’origine de perte d’autonomie et d’indépendance », expose le Pr Annweiler. 

« L’objectif est donc de faire de la chambre d’hôpital un objet d’accueil et de bien-être, mais aussi et surtout, un outil de soins qui participe à améliorer la qualité et la sécurité du soin, et à prévenir la dépendance iatrogène liée aux séjours hospitaliers. » Pour y parvenir, 13 aménagements et dispositifs composent ces chambres Hospi’Senior. 

Un des objectifs de ces chambres était tout d’abord d’apporter du confort aux patients durant leur séjour. L’agencement et l’éclairage ont donc été mis en place de façon à transformer cet endroit médicalisé, associé à l’enfermement, en un lieu plus ouvert où la lumière a son importance. On trouvera donc, au plafond, une dalle lumineuse située au-dessus du lit qui pourra changer de couleur et d’intensité. « On fait l’hypothèse que cela peut avoir un effet positif sur les comportements. Soit apaisant pour des personnes qui auraient des troubles du comportement (agitation, agressivité). Soit, au contraire, que ça puisse être un outil de stimulation pour des personnes qui seraient plus apathiques », précise le professeur. Une inclinaison du mur à 30 % pour orienter le lit vers la fenêtre permettra également « au patient de garder des repères dans le temps (jour/nuit) et ne pas avoir cette sensation d’enfermement ». Plusieurs scénarios lumineux sont ainsi pré-enregistrés, en fonction des moments de la journée. « Par exemple, pour le mode nuit, les volets vont se fermer, les lumières vont s’éteindre, la lampe de chevet s’allumer, le chemin lumineux s’activer… » Enfin, la chambre prévoit un espace d’accueil pour les familles, à la tête du lit du patient. 

 

Bien évidemment, la chambre est aménagée pour réduire le risque de chute et favoriser l’autonomie chez les patients. Attenante à la chambre, la salle d’eau possède un éclairage à détection automatique ainsi qu’une fenêtre-miroir donnant sur la chambre.  Une main courante éclairée est aussi installée. Dès lors que le patient se lève durant la nuit, un chemin lumineux le guide du lit jusqu’à la salle d’eau. 

Les patients disposeront également d’une tablette avec un bras articulé, directement accessible depuis le lit, grâce à laquelle ils pourront régler la température de la chambre, l’ouverture des volets, la luminosité, mais aussi regarder la télé. 

L’innovation de cette chambre réside aussi de façon importante dans l’aide qu’elle peut apporter aux soignants. Ces derniers disposeront donc d’un rail aide-malade au plafond qui servira d’aide à la mobilisation et à la verticalisation des patients dépendants. « Aujourd’hui, on considère que c’est indispensable dans une chambre adaptée au grand âge et à la dépendance », complète le chef de service. Enfin, des radars volumétriques sont installés au plafond afin de détecter les chutes ou station allongée prolongée. 

 

 

« Tout cela, ce n’est pas juste de la technologie pour faire beau. Ces dispositifs permettent aux soignants de se focaliser sur ce qui est vraiment important, c’est-à-dire la relation au patient et au soin. » Les chambres sont actuellement en phase de test de vraie vie dans cinq CHU : Angers, Brest, Nantes, Rennes et Tours. La reproductibilité de ces chambres dépendra du résultat de deux études. D’abord à travers l’expérience-utilisateur sur la satisfaction, l’utilité ressentie et la sécurité dont l’enjeu est de voir les bien-fondés de ces dispositifs, à la fois pour les patients, leur famille, mais aussi les soignants. Une seconde étude aura pour objectif de déterminer si séjourner en chambre pourra être bénéfique sur le parcours de soins, en comparaison aux chambres standard (durée de séjour, prévention de la dépendance nosocomiale…).

Le coût de l’équipement de la chambre variera selon l’état général de la chambre ou encore la fonction de l’état du patrimoine du service, mais il avoisine 60 000 €. Si les Hospi’Sénior ne sont pas identiques, elles répondent cependant à une fiche technique. « L’idée est que la chambre soit implantable dans un service qui est en construction, mais aussi, et surtout, dans un service déjà existant », conclut le Pr Annweiler.

 

Le dossier de presse est accessible en ligne ici.

Des vidéos sont également disponibles en ligne ici.