La nécrose colique

Le fécalome est une situation gériatrique fréquente, voire banale, mais dont les complications potentielles ne doivent pas être négligées. Nous présentons le cas d’une patiente décédée des suites d’une nécrose colique sur fécalome.

Une patiente de 82 ans est hospitalisée pour altération de l’état général avec refus d’alimentation. Elle est institutionnalisée depuis plusieurs années du fait d’une perte d’autonomie principalement liée à une maladie d’Alzheimer traitée par mémantine 20 mg/jour (ADL 2/6 : autonome dans les déplacements et la prise des repas, IADL 0/4). Ses autres pathologies sont une hypertension artérielle traitée par bisoprolol 10 mg/jour, olmésartan 20 mg/jour et lercanidipine 10 mg/jour. À l’entrée dans le service, l’examen clinique ne note qu’une sensibilité abdominale diffuse. La biologie montre :
– une déshydratation intracellulaire (natrémie 146 mmol/l) et extracellulaire (créatininémie 116 μmol/l, urée plasmatique 16 mmol/l),
– une dénutrition sévère (albuminémie 24 g/l), – et un syndrome inflammatoire biologique (CRP 167 mg/l).
Le syndrome inflammatoire est attribué à une pyélonéphrite à Escherichia coli traitée par ceftriaxone par voie sous-cutanée. Dans un contexte de constipation opiniâtre, une radiographie de l’abdomen sans préparation (ASP) met en évidence une stase stercorale avec quelques niveaux hydro-aériques, puis un scanner abdomino-pelvien non injecté retrouve un très volumineux fécalome rectal de 8 x 6 x 14 cm, un net épaississement circonférentiel et régulier des parois du sigmoïde et du rectum et une infiltration de la graisse périrectale (Fig. 1).